Fontaine de Nîmes

Le bassin d’alimentation de la Fontaine de Nîmes, d’une superficie d’environ 55 km² se situe dans les Garrigues nîmoises, mais l’aval du bassin proche de l’exutoire est situé en contexte urbain.

Un karst en zone urbaine

Les eaux turbides de la Fontaine de Nîmes lors de la crue d’Octobre 2014

La Fontaine de Nimes est une source karstique qui émerge au centre de la ville de Nimes, dans le Sud de la France. Le réseau de suivi des variables physico-chimiques et hydrodynamiques s’étend depuis la source, au niveau de l’aven Mazauric, vers les eaux de surface (cadereaux) et vers les forages et cavités présents en ville notamment.

Depuis 2012, les observations réalisées sur cet observatoire cherchent à mieux comprendre les dynamiques de transfert de contaminants organiques dans un système karstique, en bénéficiant du signal anthropique fort apporté par les activités anthropiques sur ce système (Bailly-Comte et al., 2018). L’un des objectifs poursuivi est de définir de nouveaux indicateurs de l’infiltration rapide en contexte karstique pour mieux décrire l’état qualitatif des eaux et la vulnérabilité de la source à une pollution.

Des crues karstiques éclairs

A l’origine, le réseau d’observation a été mis en place pour suivre la réponse hydrodynamique du système karstique aux épisodes cévenols. Ce réseau et des campagnes géochimiques ont permis de mettre au jour les mécanismes à l’origine de la genèse ou de l’atténuation des crues éclair en contexte karstique méditerranéen (Maréchal et al. 2008 ; Maréchal et al. 2009). Une modélisation numérique a permis d’améliorer la prévision des crues (Fleury et al. 2013). Des essais de traçages ont également été menés (Maréchal et al. 2010) et ceux-ci ont permis de mieux comprendre les processus de transport rapides dans l’hydrodystème.

Le suivi du niveau d’eau en temps réel à la Fontaine de Nîmes a été intégré au réseau d’alerte ESPADA de la Ville de Nîmes, permettant la surveillance et la mise en alerte lors des inondations provoquées par les épisodes cévenols.

Une source temporaire sur le bassin d’alimentation de la Fontaine de Nîmes

Plus de 20 ans d’observations

La Fontaine de Nîmes est suivie par le BRGM depuis 1998. Ce point d’eau appartient au réseau de suivi quantitatif des eaux souterraines (convention BRGM/ONEMA) pour répondre aux objectifs de la Directive Cadre sur l’Eau (portail ADES). Le réseau de suivi actuel comprend:

  • Des suivis piézométriques dans le réseau karstique (2 stations) et à l’exutoire, avec conversion des hauteur d’eau en débit
  • Des suivis physico-chimiques (température et conductivité électrique de l’eau) dans le réseau karstique (2 stations) et à l’exutoire
  • Des suivis multi-spectraux de fluorescence naturelle et des suivis spectrométriques (absorbance) à l’exutoire, renseignant sur la dynamique de transfert des nitrates et des matières organiques dissoutes et particulaires

Ces mesures sont réalisées au pas de temps de 15 min.

Le dispositif de suivi et de télétransmission des données hydrodynamiques, physicochimiques et optiques (fluorescence multispectrale et sonde spectrométrique d’absorbance)

Un site suivi de près par les spéléologues

La Fontaine de Nîmes lors la dernière exploration par pompage (Nemausa XIV) en Août 1998 – Association Fontaine de Nîmes

La première exploration par plongée a été réalisée par Félix Mazauric dès 1905. Elle permettra d’identifier une large cavité en amont de la source. Cette cavité est aujourd’hui directement accessible par un puits (aven Mazauric) par lequel sont réalisés les suivis hydrogéologiques de la Fontaine de Nîmes. En 1966 a eu lieu la première exploration par pompage du réseau spéléologique. Depuis, 14 explorations se sont succédées et ont permis de reconnaître près de 4500 mètres de développement, ce qui positionne le réseau de la Fontaine de Nîmes parmi les plus grands réseaux karstiques noyés pénétrables de France

Quelques liens externes:

Références

Bailly-Comte, V., Durepaire, X., Batiot-Guilhe, C., P.-A. Schnegg. (2018) – In situ monitoring of tracer tests: how to distinguish tracer recovery from natural background. Hydrogeol J 26, 2057–2069 (2018). https://doi.org/10.1007/s10040-018-1748-8

Fleury, P., Maréchal, J.C., Ladouche, B. (2013) – Karst flash-flood forecasting in the city of Nîmes (southern France), Engineering Geology 164: 26-35, doi: 10.1016/j.enggeo.2013.06.007

Maréchal, J.C., Ladouche, B., Dörfliger, N. (2008) – Karst flash flooding in a Mediterranean karst, the example of Fontaine de Nîmes, Engineering Geology, 99, 138-146, doi:10.1016/j.enggeo.2007.11.013

Maréchal, J.C., Ladouche, B. Dörfliger, N. (2009) – Hydrogeological analysis of groundwater contribution to the 6-8 September 2005 flash flood in Nîmes, La Houille Blanche, 2, 2009, 88-93, doi:10.1051/lhb:2009019.

Maréchal, J.C., Courtois, N., Jouanen, G., Meus, P. (2010) – Multi-traçage de la Fontaine de Nîmes, Karstologia, 56, 1-8.

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